Notes : En 1921, en Angleterre, la jeune Constance Chatterley (Marina Hands) dépérit dans son château, auprès de son époux (Hippolyte Girardot), grand blessé de guerre, qui a perdu l'usage de ses jambes. Un jour de printemps, dans le bois du domaine, elle rencontre le garde-chasse, un homme viril et solitaire (Jean-Louis Coulloc'h). L'émerveillement que suscite en Constance la beauté de la nature en plein éveil se mêle avec l'attirance irrépressible qu'elle éprouve pour cet homme... En préfaçant Lady Chatterley sur le DVD, le critique Jacques Mandelbaum parle très justement de révolution. C'est bien de cela qu'il s'agit ici. Le spectateur assiste à une révolution des sens, de la représentation de l'amour, de l'érotisme au cinéma et du cinéma lui-même. Déjouant les clichés, le film prend son temps (2 h 40) pour montrer l'apprivoisement de deux êtres que leur condition oppose, mais qui découvrent respectivement en l'autre une certaine forme de liberté. Avec un souci du détail impressionnant, Pascale Ferran filme juste et fort. La sensualité et les émotions traversent l'écran, rythmées par le chant de la nature. Ce film puissant et éblouissant doit beaucoup à ses courageux et généreux interprètes, Marina Hands (fille de Ludmila Mikaël), déjà repérée dans Les âmes grises, et l'inconnu Jean-Louis Coulloc'h. Après avoir marqué les esprits en 1994 avec Petits arrangements avec les morts, Pascale Ferran confirme qu'elle est une cinéaste d'exception. Lady Chatterley, adapté de Lady Chatterley et l'homme des bois de D. H. Lawrence, a reçu en 2007 les Césars du Meilleur film, Meilleure actrice, Meilleure photo, Meilleure adaptation et Meilleurs costumes.